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La Cinquieme Couche
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Les nouvelles aventures de Lapinot Tome 1 : un monde un peu meilleur
Lewis Trondheim
- La Cinquieme Couche
- Essaim
- 17 Mai 2018
- 9782390080428
Ilan Manouach commet son détournement annuel, après Katz (détournement de Maus, de Spiegelman), Noirs (détournement des Schtroumpfs Noirs de Peyo et Delporte), Riki (détournement de Petzi fermier), en réponse à la nouvelle collection 48cc de L'Association. Un monde un peu meilleur n'est pas un fac-simile du récent album de Lewis Trondheim paru à L'Association : il en est une interprétation, qui montre tout le pouvoir signifiant du format. En hommage à Jean-Christophe Menu (qui forgea l'expression « 48cc » pour la décrier) et à sa passion pour le disque vinyle, cette version a un format carré, qui s'écarte délibérément du standard industriel. Il dépassera donc de la bibliothèque du bédéphile.
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Carpet's Bazaar
François Mutterer, Martine Van
- La Cinquieme Couche
- F.
- 6 Septembre 2024
- 9782390081074
Les deux personnages de cette histoire se nomment Héro et Héroïne. Leur identité est incertaine. Ils vont s'engouffrer dans une quête, celle des Arouchak, une peuplade qui aurait atteint l'idéal érotique. C'est une quête du plaisir, une quête fantasmée dans un orient imaginaire. On cite Kipling, dans cet orient où l'on tisse des tapis pour les touristes, tellement mythique qu'on vient à douter de son existence, comme de celle des Arouchak. Cette altération du monde se joue sur un mode euphorique, psychédélique et heureux, surtout au moment où Mescal et Mescaline absorbent des champignons pour avancer dans leur quête.
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Jim d'Etterbeek rassemble des planches dessinées entre 1989 et 2012 par Chaim Kaliski. Ce premier volume de l'oeuvre de Kaliski constitue la part autobiographique, le fil conducteur de l'oeuvre de Kaliski, l'histoire de l'enfant caché à Bruxelles, racontée en creux à travers l'évocation des «années noires» dans les rues de Bruxelles. Etterbeek est une des 19 communes de Bruxelles, mais la chronique de Kaliski, qui s'étend des années vingt à l'après-guerre, explore les autres communes de Bruxelles : Anderlecht, Schaerbeek, Saint-Gilles, Ixelles...
Certains épisodes sont d'avantage développés, comme la rafle du 3 septembre 1942, et certaines figures sont récurrentes, comme le «traître» Jacques Mousso. -
Les yeux du seigneur
Aurélie William Levaux
- La Cinquieme Couche
- Extracteur
- 11 Janvier 2013
- 9782930356877
Derrière les délicats ourlements brodés et sous la couture, il y a l'hymen déchiré et le placenta. Aurélie William Levaux tisse ses rêves d'interrogations doulou-reuses. Sous le fard de ses paupières, pendant son sommeil tourmenté, l'éternel aiguillon du désir féminin : "faire la maman et la putain ?".
Fil conscient, fragile, douloureux, toile écrue et colorée, motifs végétaux évoquant une sexualité onirique et fertile, les entrelacs d'Aurélie W. Levaux enserrent le lecteur dans une psyché trouble, où la bouche de l'enfant tête le sein tandis que les lèvres rubis de la mère s'offrent au plaisir. Aurélie Levaux, dans un miroir brisé qui nous la reflète en facettes multiples et dissonantes, coud à même sa peau un récit extraordinaire de désirs et de vie, et nous livre encore une fois son coeur, cru et tendre comme la main d'un nourrisson.
On songe souvent à Frida Kalho, et à toutes les femmes exceptionnelles qui ont su, dans l'histoire, rendre la complexité du sexe, du désir et de la maternité avec les accents de la vérité et les ornements les plus éblouissants.
Après Menses Ante Rosam, les éditions de la Cinquième Couche proposent ici une nouvelle édition des Yeux du Seigneur, cartonnée et en dos toilé.
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Depuis 2021, Mattt Konture, Janko et un groupe d'invités se sont mis en tête de réaliser un grand livre de bande dessinée et dessins paréidoliques.
LA PARÉIDOLIE.
Paréido-quoi ?! La paréidolie, c'est reconnaître des formes figuratives, telles que des visages, des têtes, des corps animaux et humains, dans des motifs abstraits. L'exemple le plus connu, c'est le fait de voir des figures dans les nuages. TECHNIQUE Ce livre est parti d'une technique de Mattt, qui consiste à tamponner des planches d'empreintes de papier froissé humecté d'encre. Certaines de ces planches d'empreintes, points de départ pour la rêverie et l'inspiration, sont incluses au livre. De ces images organiques, on a ensuite révélé ces figures en traçant contours et détails, complétant ainsi le dessin initié par l'empreinte. Ces dessins sont présentés dans la forme bande dessinée, entourés de phylactères, disposés en suites de cases.
DESSINS COLLECTIFS.
Des planches ont été dessinées par Mattt Konture et Janko, le plus souvent à deux, parfois plus, ou même parfois en solo. Cela prolonge la démarche du Comix Band, qui consiste à dessiner à plusieurs sur les mêmes feuilles, comme on fait de la musique en groupe sur les mêmes morceaux. Les dessins ont été réalisés en tablées à l'atelier En Traits Libres, à Montpellier. Des dessinateurs ont été invités à envoyer leurs propres variations, à partir des mêmes séries d'empreintes de papiers froissés encrés, qui donnent à l'ensemble sa cohérence graphique.
ARTISTES PARTICIPANTS (NON EXHAUSTIF).
Attic Ted, Marthes Bathori, Nils Bertho, Georges Boulard, Pablo Boulinguez, Maxime Borowski, Louis Cadias, Sénile Céline, Alice el Rakun, El Rotringo, Audrey Faury, Freaky, Nico Fremz, Gui Mia, Jo 99, Julien Gardon, Janko, Julie Graf, Laure, Lilas Mala, Lilie Kitsch, Zad Kokar, Mattt Konture, Jaky La Brune, Sylvain Le Chanteur, Vincent Lefèbvre, Luca, Jude Mas, Manoï, Benjamin Montio, Gérard Nicollet, Fanny Nie, Delphine Phan, Angélique Raymond, David Vincent Richard, Thomas Romarin, El Rotringo, Nadine Simon, Qu_uH, Vanessa, Sandra Verine, Gilles Vigne, Jacques Velay... -
Angoulême BD : la contre-histoire (1974-2024)
Nicolas Finet, Philippe Capart, Alain Saint-ogan
- La Cinquieme Couche
- 16 Février 2024
- 9782390080985
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Future de Tommi Musturi entraîne le lecteur dans un entrelacs d'histoires se déroulant à différentes époques. L'ensemble donne des perspectives sur les futurs possibles de l'humanité - à travers des mondes imaginaires, des événements actuels de nos sociétés, des références historiques, des utopies et des idéaux. Future est un mélange de quelque chose de très familier et de quelque chose de terriblement étranger : un grand spectacle de science-fiction qui se présente comme un sac en plastique géant errant sans but dans l'espace. Dans notre futur proche, toute la richesse du monde s'est concentrée dans une entreprise dirigée par un couple de personnes âgées qui a fait naufrage. Pendant ce temps, le lecteur se retrouve dans la mystérieuse cité perdue de Centra. En arrière-plan, IDA l'IA fait son travail secret, petit à petit... Future surprend le lecteur par la variété des styles d'illustration et de narration. Les styles se transforment comme une image de la réalité en constante évolution. Future est une bande dessinée exceptionnelle qui renouvelle l'art de la bande dessinée - c'est une oeuvre d'art rare, vitale et multiforme.
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Récit non-linéaire de petites histoires quotidiennes de tout un chacun, Les Gris colorés est une série d'histoires courtes et de dessins mettant en rapport les sensations des personnages avec des couleurs afin de mettre en évidence la signification émotionnelle de chaque situation. Ces gris colorés sont une source sur notre nature d'homme et de femme dans notre société contemporaine.
Le langage des bulles y est quasiment absent, comme pour mieux laisser place à celui de la couleur, au dialogue entre contour et surface.
Se dégageant de la perspective et de la représentation de l'espace, Victor Hussenot donne la part belle au ressenti de ses personnages. Mettant la forme au service du fond, assumant le vide au profit du plein, il se débarrasse de la case et de la bulle, jouissant ainsi de l'espace de la planche. La séduction immédiate que procure la couleur, faisant écho au blanc de la page et aux contours net de son trait, confère au livre son accessibilité et sa facilité de lecture.
Cette nouvelle édition est augmentée de 8 pages.
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Parodiant Tintin au Congo d'Hergé (1931), Anton Kannemeyer expose les contradictions et les paradoxes de la vie dans la postcolonie. Pappa in Afrika rassemble des dessins récents, des peintures et des bandes dessinées qui s'attaquent au colonialisme et à son héritage continu, adoptant Tintin, et ses multiples avatars, comme l'archétype du colon blanc. L'artiste est aussi provocateur que ludique et ne ménage pas les politiciens, les despotes et ses voisins des banlieues verdoyantes, qu'il soumet à un examen implacable et humoristique.
En plus des dessins, des peintures et des tirages imprimés, le livre présente des bandes dessinées dans lesquelles Kannemeyer retrace l'aube de sa conscience politique en tant que jeune Sud Africain parlant afrikaans, dont la vie est liée aux joies et aux réalités de l'Afrique. Ses bandes dessinées et autres images singulières se confrontent et réfléchissent aussi au racisme ancré dans le langage et à la violence physique et mentale enracinée dans la société profondément divisée dans laquelle il vit.
En convoquant une figure à la houppe typiquement belge, il nous renvoie à notre propre passé colonial
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Les personnages de cette histoire attendent un train qui n'arrive pas. Pour certains d'entre eux, cela fait des années. Une galerie de personnages s'entrecroise dans le hall monumental d'une gare aux allures de cathédrale, qui pourrait être Anvers ou une gare qui lui ressemble, pas loin d'un port et à côté d'un zoo : le chef-contrôleur, qui s'arroge un pouvoir tyrannique sur les voyageurs, le bagagiste indiscret, le journaliste et rédacteur en chef de La gazette de la Station, le courtier en assurance, le clown, le contrôleur retraité, le barman, la prostituée, le contrôleur stagiaire, le prêtre, le peintre, etc. Jan, un jeune marin, s'éprend de Mona, la fille du chef-contrôleur. On échafaude des théories sur l'état des choses, l'attente interminable, le despo-tisme du contrôleur, l'arrivée d'un train, un jour, etc. Les personnages sont enfermés dans leur fonction, comme les protagonistes d'un spectacle de marionnettes.
La Station est un système économique et social à ce point cohérent que ses habitants croient dépendre de son existence. Ils l'ont en tout cas adopté. Par conséquent, ils y tiennent et la venue même du train tant espéré serait une forme d'Armageddon. C'est une société en minia-ture. C'est aussi une image mentale très forte, dont dépendent psychologiquement certains voyageurs. Jan tente de remettre en question ce système. Comment contester ce qui ne repose sur rien mais à quoi tous se sont adaptés ?
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La mécanique du récit abolit lentement la liberté des personnages, qui se
débattent mollement dans les apories et les questionnements, déployant leurs gesticulations comme chorégraphie de cette méditation graphique inédite. -
Les lieux et les choses qui entouraient les gens
Ilan Manouach
- La Cinquieme Couche
- 29 Octobre 2003
- 9782930356037
Le récit est d'une narration fluide et musicale, avec un thème central : un tigre tueur d'hommes terrorise un petit village. Mais qu'est-ce que ce tigreoe un démiurge, un tyran, un fantôme ou simplement une métaphore de la peur ? Les hachures et griffes qu'il laisse dans la forêt pour cer-ner son territoire ne sont pas sans rappeler l'écriture et le dessin de l'auteur. C 'est un dessin léger, qui se contente de peu d 'effets, qui conjugue justesse et maladresse, force et finesse, un dessin qui tou-che au symbole et un récit qui touche au mythe. Il y a chez Ilan Manouach un grand souci de respiration, de circulation. Il laisse du temps au lecteur, qui navigue sur des petites parcelles de récits, qui vit les ellipses com-me des bouffées d'air qu'on respire. C'est cette grande liberté de ton qui nous as donné envie de publier ce récit atypique et nous vous invitons à le lire et à le relire, car dans cet espace ouvert bien des choses apparaissent après plus d'une lecture... Un petit portfolio énigmatique ("La mort du cycliste") nous a poussés à rencontrer ce jeune auteur grec. Intrigués, nous voulions en savoir plus et il nous a confié ce premier long récit dont la maturité nous a immédiatement séduit.
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Anthologie de l'esprit est un recueil d'histoires courtes réalisées par l'auteur finlandais Tommi Musturi (Sur les pas de Samuel, Les livres de monsieur Espoir, Beating...) ces vingt dernières années. Il constitue une plongée dans la diversité formelle et narrative de son oeuvre en bande dessinée.
Musturi utilise et éprouve de nombreux styles et manières de raconter pour livrer des messages et des idées souvent complexes. L'Anthologie de l'esprit s'achève par un article sur le «style» en tant qu'outil cardinal du dispositif artistique et narratif.
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8Balls par OMSCIC COMICS (Jung Wonkyo) Première bande dessinée de la nouvelle collection Echo Chamber, dirigée par Ilan Manouach, ce manhwa d'OMSCIC COMICS évoque autant les mangas de Yûichi Yokoyama que les Tintin de Hergé.
8 boules s'entrechoquent et rebondissent frénétiquement dans ce monumental flipper virtuel en 3D, en quatre chapitres, comme autant de niveaux d'un jeu vidéo épileptique.
On ignore ce qui procède de la représentation ou du réel, dans cette vectorisation de la lecture et du lecteur.
8Balls, on s'en aperçoit vite, est une création numérique, un monde virtuel dont les spectateurs, 8 boules, s'échappent, envahissent tout Le premier chapitre nous rassure, en feignant de raconter la lutte sans merci de la balle noire contre la balle blanche, la lutte de l'ombre contre la lumière, dans une abstraction lyrique et cinétique, mais ce mode narratif traditionnel est aussitôt démenti, dès le deuxième chapitre: les décors ou les objets, quand ils sont "réalistes", en ligne claire à la Hergé, sont totalement virtuels. Ils sortent d'un logiciel de création de bande dessinée ou d'anime, dont les spectateurs sont ces 8 boules, "assises" sagement sur les fauteuils d'une salle de projection. Soudain, elles se déchainent et envahissent l'univers virtuel, explosent en gerbes de feu, plongent le lecteur en transe ou en catalepsie, tout comme les boules de Rascar Capac. -
VSAdH/EdWB/IpAN,(uDdPK)
Ilan Manouach, Pedro Moura
- La Cinquieme Couche
- Extracteur
- 18 Octobre 2012
- 9782930356693
Le chant de Pedro Moura décrit le panthéon des anges, une description pour chaque ange. Il s'en dégage une description de l'homme, de tous ses carac-tères. Une description fabuleuse et poétique de la créature dans la dévastation du monde, le vent dans les ruines. Il y a là du La Bruyère et quelque chose d'Aristophane (Contes démoniaques).
Le texte est mis en images par Ilan Manouach (Limbo, Frag, Les lieux et les choses...) dont les illustrations brillantes et violentes amplifient la scansion du poème.
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Cette réédition est une version augmentée de 20 pages des versions parues en 2010 et 2013. Sur les pas de Samuel est un livre étrange et beau qui nous invite, en compagnie d'un curieux ectoplasme blanc, à traverser les strates du temps, de la matière et de la vie. Ce voyage aux limites de la raison, de la couleur et de la lumière, ce livre hanté par la création est une pièce unique, un oeil mystique et inspiré qui vous irriguera de rêves d'une insondable beauté. En quelques pages, il installe un univers fascinant qui happe aussitôt un lecteur libre de son interprétation, d'autant plus que Samuel est inexpressif. Les teintes vives et douces, légères, aériennes et très contrastées, nourrissent une fantaisie psychédélique envoûtante, l'album baignant constamment dans une contemplation désintéressée du monde propice au recueillement et à l'ascèse. Métaphore du paradis perdu, décor d'une quête généreuse et tranquille, le monde de Samuel est versatile, anachronique et d'une plasticité à la mesure de l'oeil curieux et alerte, celui de Samuel qui se confond évidemment avec celui du lecteur.
Sans oublier une pointe d'ironie noire et moqueuse, toujours là pour nous rappeler la cruauté du monde et la vanité de l'art. Mais, par un joli pied de nez visuel, Musturi refuse d'y sombrer en faisant voyager son héros libre, insouciant et imperturbable, dans un monde édénique via une sublime esthétique du rêve portée par des couleurs chatoyantes.
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Détournement de la célèbre BD danoise Petzi, conformément à la charte d'Essaim (essaim.org), avec laquelle ont déjà été réalisés les célèbres Katz (d'après Maus de Spiegelman), Noirs (d'après Les Schtroumpfs noirs, de Peyo) et Tintin akei Congo (d'après Tintin au Congo, de Hergé), l'auteur détourne images et dialogues pour créer un nouvel objet, qui n'est pas que plastique. La trame narrative est la même que la série originale.
Au cours de leur tour du monde en bateau, Riki et ses amis s'arrêtent dans une petite clairière au coeur de laquelle trône une grange à l'aspect fort hospitalier. Ils sont bien évidemment accueillis par le propriétaire des lieux, Pierre Ducros. Devenant fermiers le temps de l'escale, la joyeuse bande d'amis va découvrir les secrets de la terre et de la maçonnerie...
Tous les personnages, à l'exception du pélikan Riki, ont été escamotés. Il se dégage, de ce récit sur la camaraderie et l'entraide, un profond sentiment de solitude. -
Guerre à la Terre articule au passage que Ellul consacre à Sparte dans sa somme sur l'histoire des institutions celui que Hérodote dédie aux Scythes de la Mer Noire. Hanté par la figure de l'étranger, le livre est conçu comme ce système de correspondances que la tradition chrétienne appelle lecture typologique. Son modèle est celui des jeux de passages thématiques, iconographiques et historiques entre l'ancien et le nouveau testament, tels qu'on les retrouvent frappant le portail du Duomo de Pisa ou la statuaire du jubé d'Albi.
Mais ici, prise dans une double trame antique, c'est une troisième image fantôme qui se dégage, celle du contemporain et de ses propres mythes nationaux.
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Première bande dessinée synthétique entièrement produite (texte et dessins) par une IA émergente, Fastwalkers est une méditation non linéaire sur le deep learning (apprentissage profond, méthodes d'apprentissage automatique et de modélisation par transformations non linéaires). Fastwalkers déploye la poétique imprévisible de l'informatique générative et explore son potentiel. Inéluctablement, elle engendre de nouvelles potentialités sensorielles chez les lecteurs. Né de l'expérimentation continue de Manouach sur l'abondance informationnelle et les économies affectives de la bande dessinée, Fastwalkers est un livre hallucinogène dans lequel tous les textes et les images ont été produits par l'apprentissage automatique et l'intelligence artificielle. Depuis son origine, à la fin du XIXe siècle, l'industrie de la bande dessinée s'est développée en symbiose avec le développement des technologies d'impression, de distribution et de communication. En tant que média hautement technologique, avec ses communautés actives en ligne, la bande dessinée se prête aux processus programmatiques de l'apprentissage automatique. Les processus synthétiques de l'IA remodèlent la façon dont nous produisons, consommons, archivons et comprenons tous les médias, y compris la bande dessinée. Cocréé avec les IA de dernière génération (GAN, GPT-3) et développé par une équipe interdisciplinaire d'informaticiens, de codeurs et de designers, Fastwalkers est le résultat de la concaténation d'ensembles de données communautaires, d'algorithmes propriétaires, de régimes d'indexation, de tests bêta et de modèles génératifs, tous entraînés sur des millions d'unités de données et de corpus, spécialement pour réaliser ce livre. Le résultat est un paysage sémantique en mille-feuilles de nappes ambiantes dont les harmonies et les dissonances révèlent la nature composite et conglomérée de la connaissance et de ses échanges. Fastwalkers est un Hentaï méditatif et violent qui questionne les limitations cognitives de l'humain aux prises avec le caractère exponentiel de la cognition machinique, bientôt dépassé par le produit de son propre génie.
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«Alice souffrait de cette petite élévation que personne à part elle ne semblait remarquer». Cette disposition particulière que décrit l'auteur, au début du livre, à propos d'Alice va entraîner celle-ci dans un voyage qui mêle grossesse et sumo. Les pérégrinations vécues par l'héroïne nous plongent dans un univers empli de contradictions rendues visibles par quelques touches de couleur. Ce qui paraît normal ne l'est pas. Alice le sait et le ressent. C'est pourquoi, elle entretient un rapport d'étrangeté par rapport aux autres qu'elle tentera de pallier par une rencontre. Toutefois, cette dernière n'aura que temporairement l'effet escompté. Cette tension entre l'autre et soi empêche les significations de se figer. Elles restent en perpétuelle mouvance pour ne permettre, au lecteur, que d'entrevoir des fragments de réel.
Dans cette première oeuvre, Nicolas Zouliamis nous invite, avec subtilité et poésie, à faire l'expérience de l'invisible.
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La régression
William Henne, François Olislaeger
- La Cinquieme Couche
- Extracteur
- 8 Février 2005
- 9782930356068
Ingrédients : des baskets, un MP3, Pergolese, une dette, un couteau, un larcin, un juge, la télévision, la paella al pimenton, un poivron de trop, un portable de trop, un centre commercial.
La première BD hip hop de William Henne et françois Olislaeger (et de la 5ème Couche) nous montre où peut mener, parfois, l'emboîtement des circonstances et des personnes.
Remontant d'une situation absurde à ses causes logiques et inéluctables, "La régression" est une fable à la fois grotesque, banale, extraordinaire et réaliste.
On reconnaît la façon de construire un récit qu'affectionne tant Henne, qui ne se lasse pas de déplacer la chronologie des évènements. Et comme toujours, si tout s'inverse et tout régresse dans le dispositif narratif, c'est pour mieux représenter.
Un récit en prise avec le réel (son dessinateur met un point d'honneur à dessiner tout sur le vif ) où l'intrigue nous éclaire sur les petites misères du monde, sur les tares et les conflits dérisoires de la vie moderne.
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Quand les sentiments sont pris dans les spirales infinies de l'administration ou quand, pour se suicider, on a besoin d'une licence sans laquelle on est passible de la peine capitale. Un personnage, victime de ses démons, se rend compte, un peu tard, que la machine administrative ne revient jamais en arrière.
Deux trames s'alternent : dans la première, le personnage court vers la mort en enta-mant les démarches en vue de l'obtention d'un permis de se suicider, dans la seconde il tente d'échapper à un tueur. Les deux trames finissent par se rejoindre.
Une première version de La poursuite a été publiée en 2001 : réalisée dans l'ur-gence, avec un trait enlevé, elle ne rendait pas l'ambition graphique initiale qui consis-tait à restituer la stature boursouflée de la justice et le rythme trépidant de la pour-suite. C'est à présent chose faite.
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Ingrédients : des baskets, un MP3, Pergolese, une dette, un couteau, un larcin, un juge, la télévision, la paella al pimenton, un poivron de trop, un portable de trop, un centre commercial. La première BD hip hop de William Henne et François Olislaeger (et de la 5ème Couche) nous montre où peut mener, parfois, l'emboîtement des circonstances et des personnes.
Remontant d'une situation absurde à ses causes logiques et inéluctables, La Régression est une fable à la fois grotesque, banale, extraordinaire et réaliste. On reconnaît la façon de construire un récit qu'affectionne tant Henne, qui ne se lasse pas de déplacer la chronologie des évènements. Et comme toujours, si tout s'inverse et tout régresse dans le dispositif narratif, c'est pour mieux représenter.
Un récit en prise avec le réel (son dessinateur met un point d'honneur à dessiner tout sur le vif) où l'intrigue nous éclaire sur les petites misères du monde, sur les tares et les conflits dérisoires de la vie moderne.
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De la fenêtre, le trompe-l'oeil
Benoît Guillaume
- La Cinquieme Couche
- Extracteur
- 19 Octobre 2015
- 9782390080176
Une panne, un vol de portefeuille dans un quartier décrépi et la vie de Bertrand bascule.
Il refait sa vie dans ce quartier populaire, aux prises avec la promotion immobilière. Tout s'ef-fondre autour de lui, mais Bertrand ne voit partout que beautés. Bertrand n'est pas distrait, il se concentre sur l'essentiel : la beauté des plantes vertes qui cachent les fissures sur les murs, les jeux des enfants qui jouent avec les fourmis et les souris de l'appartement.
Les subtiles bichromies de Benoît Guillaume portent cette fable urbaine aux accents de réalisme magique.