Colette passe une enfance heureuse dans sa maison natale à Saint-Sauveur-en-Puisaye, un gros village de Bourgogne.
Adolescente, Gabrielle rencontre Henry Gauthier-Villars, séducteur compulsif surnommé « Willy », avec qui elle se marie. En 1895, il l?engage à écrire ses souvenirs d?école, puis les signe de son seul nom. Ainsi paraît, sous le pseudonyme « Willy », Claudine à l?école. Jalouse et frustrée, elle se libère de plus en plus de cette tutelle. Pour gagner sa vie, encouragée par le comédien et mime Georges Wague, elle poursuit de 1906 à 1912 une carrière au music-hall, où elle présente des pantomimes orientales dans des tenues très légères. Ce sont des années de scandale et de libération morale : après son divorce d?avec Willy en 1906, elle vit plusieurs relations homosexuelles, notamment avec Mathilde de Morny (Missy), fille du duc de Morny et sa partenaire sur scène, chez qui elle vit le plus souvent et qui lui a offert la villa Roz Ven à Saint-Coulomb en Bretagne. Elle fait ensuite la connaissance d?Henry de Jouvenel, politicien et journaliste, qu?elle épouse en 1912. De lui, à Castel Novel de Varetz en Corrèze, elle a son seul enfant, Colette Renée de Jouvenel, dite « Bel-Gazou ». À plus de quarante ans, alors que son mari la trompe, elle couche avec le fils de son époux, Bertrand de Jouvenel, qui a alors seize ans. Cette relation qui dure cinq années nourrit les thèmes et les situations dans Le Blé en herbe. Elle rencontre son troisième mari, Maurice Goudeket et fréquente assidûment la Côte d?Azur.Le bas de la France, pour Colette, c?est le Midi. Elle l?a parcouru de Marseille à Menton, fixant son port d?attache pendant douze ans à la Treille muscate de Saint-Tropez. Au bas de la France, elle a écrit des romans, joué la comédie et la pantomime. elle a fait des conférences. Elle a eu son jardin et ses bêtes, reçu ses amis célèbres et ceux du pays. Elle a partagé sa vie d?écrivain et de femme avec des écrivains et des femmes.
Jamais mieux qu?au bas de la France, Colette n?a mené d?existence si souverainement libre.
" Tu as l'accent du sud ", disait Picasso à Apollinaire. Du sud, Apollinaire l'était. Il a dispersé ses études à Monaco, à Cannes, à Nice. De retour à Nice en 1914, il rencontre Lou et, fasciné, ensemble ils fuguent à Cagnes, Grasse, Vence, Sospel, Menton. Désenchanté, il s'engage artilleur à Nîmes. Le lendemain, elle le rejoint et c'est un emportement sensuel de huit jours entre Lou l'adorée et le canonnier-poète. Puis Marseille, témoin de leur rupture sous conditions. Du départ d'Apollinaire au front. De la naissance d'un amour épistolaire et chimérique pour Madeleine, petite fée d'Oran. Une vie courte. Une oeuvre poétique lumineuse. Et revenant comme une vague, la ferveur lyrique d'Apollinaire envers le sud.
Au fond de ma mélancolie Ce flot méditerranéen Que jamais jamais on n'oublie.
Huit parties - correspondant à des lieux provençaux que Paul Cézanne a peints - retracent la vie souvent difficile de cet artiste incompris de ses contemporains.
Puis de courts chapitres évoquent ses activités parisiennes jalonnant en parallèle de son amitié avec Émile Zola, l'ascension littéraire du romancier.
Mais la Provence aura profondément influencé Cézanne. Lui procurant par ses paysans, ses paysages, ses champs, ses routes, ses pins, ses pierres ocres, ses fruits, la mer, le soleil, la lumière, de prodigieux motifs à peindre.
L'immense coloriste Cézanne doit à son pays une grande part de sa gloire. Tardive, certes, mais prestigieuse et partout visible comme la montagne Sainte-Victoire.
Quelle vie enthousiasmante que celle de Jean-Henri Fabre (1823-1915), naturaliste, savant, écrivain, pédagogue, poète, peintre, musicien ! Passionné par « la plante et la petite bête », il observe l'insecte à ras de terre, l'étudie dans lesmoindres détails de sesmoeurs et de son instinct. Le scarabée, la cigale, l'araignée, les guêpes, le grillon, le scolopendre. n'ont plus de secrets. Parallèlement il rédige plus de quatrevingts manuels scolaires de toutes disciplines, à tous les degrés. Des succès de librairie. Il a connu Pasteur, Victor Duruy, StuartMill,Mistral.Correspondu avec Darwin et des scientifiques d'Europe. Obtenu quantité de prix mais il lui a fallu attendre ses quatre-vingts ans pour sortir d'une injuste obscurité et connaître enfin la gloire et les hommages.
Ce livre c'est Alphonse Daudet, l'homme et l'auteur dans son Midi. Le Midi, il l'adorait, en raffolait, rêvait d'y vivre. Mais fixé à Paris, il n'y retournait que pour se refaçonner. Et embaumer ses histoires par la lumière, le soleil, le vent, les pins, son moulin, ses amis, Mistral. Là ont germé les Lettres de mon moulin, Tartarin de Tarascon, L'Arlésienne, la première partie du Petit Chose. Des oeuvres légères comme un duvet, que les contemporains dédaignaient leur préférant ses gros romans de moeurs parisiennes. Depuis, à travers le monde un public innombrable s'est émerveillé de ces pages provençales, embellies de poésie, de tendresse, de la fine ironie d'Alphonse Daudet impérissable. Quelle revanche, pécaïre !
Dans le monde entier, Fragonard est synonyme de beauté, libertinage, grâce, légèreté, bonheur.
Mais qui était Fragonard ? Charles-Armand Klein retrace la vie de cet homme, si représentatif de la douceur de vivre. Né à Grasse en 1732, élève de Boucher, Prix de Rome où il fut pensionnaire enthousiaste, il s'est imposé comme brillant artiste aux commandes flatteuses et nombreuses. Il fut aussi un ami plaisant, un époux heureux, un père comblé. Puis, à la Révolution, un citoyen dont les connaissances aidèrent puissamment à laF création du musée du Louvre.
La mode et les temps changent, vient le déclin d'un genre, bientôt l'oubli du peintre. Qu'importe à l'aimable vieillard ! La postérité ne le préoccupait pas. Il meurt dans l'été 1806, à 74 ans, après avoir dégusté une glace au Palais-Royal. L'auteur a puisé aux sources et raconte " comme si un contemporain de Fragonard parlait de Fragonard ". Plus de cinquante dessins témoignent ici des multiples facettes et de l'éblouissante virtuosité de celui qu'on appelait et qui reste " le divin Fragonard ".
Astros, Beauregard, Bouillidou, Bourrigaille, Brégançon, Callian, Castellas, la Colle Noire, Dardennes, Esparron, Fabrègues, la Môle, Montauban, Moulin Blanc, la Moutte, Pampelonne, Peiresc, Reclos, la Roquette, le Rouët, Saint-Martin de Pallières, Saint-Martin de Taradeau, Château Sainte-Anne, Salgues, Vaucouleurs, la Verdière, Vins-sur-Caramy.
27 châteaux Vingt-sept histoires vraies, vérifiées, d'où surgissent les guerres de Religion, la Révolution, l'épopée napoléonienne, les temps nouveaux, des événements, des faits divers.
27 châteaux Vingt-sept lieux dans lesquels réapparaissent l'humaniste Peiresc, le Bailli de Suffren, George Sand, don Bosco, le savant Saporta, Emile Ollivier, Rommel, Christian Dior ou des inconnus de la Grande Histoire : un chef de la Ligue, un espion de Napoléon, un comptable héroïque, un directeur de ferme-école. et tant d'autres, dont les ombres font partie de ce patrimoine 27 châteaux qui dévoilent les Grandes heures du Var.
Henri, celui de « La Terre dans les veines », a vu Paris en 1931, lors de l'Exposition Coloniale. Il y revient, pour affaire d'héritage, en 1981. Mais si lui, Henri, n'a pas changé dans ses manières ni dans ses mots - il reste Solognot pure laine - la capitale, elle, a bien évolué. C'est le métro avec toutes les populations de la planète. Les rues et la circulation infernale. Les HLM, les voisins, les motos. Et où c'est déjà toute une histoire de trouver le bâtiment, le corridor et la porte. C'est encore le défilé des « homos », le cinéma coquin où on est volé sur la marchandise, les magasins à l'américaine, les restaurants à la chinoise, le salon agricole où les Parisiens apprennent dans les prospectus ce que les gens de la terre mettent leur vie à connaître. Paris c'est le modernisme, la mécanique, l'automatique. Et malgré que tout aille si vite, Henri se demande pourquoi le monde court encore plus vite que la musique. Il est épaté. Et, en même temps, il en étonne plus d'un. Le dépaysé n'est pas toujours celui qu'on pense !
Son oeuvre, sa vie, son temps, ses idées, ses amis défilent ici dans la tête de Daumier.
Né à Marseille, doué d'une mémoire prodigieuse, d'instinct et en maître de la lithographie, il exécuta 3 988 caricatures couvrant les sujets et les hommes les plus divers, 1 000 gravures sur bois, 300 peintures audacieuses, des sculptures d'avant-garde, d'innombrables dessins. Impressionnant Balzac, enthousiasmant Baudelaire, admiré par Delacroix, Michelet, Corot, Millet et tant d'autres, il étonna et inspira Degas, Toulouse-Lautrec, Van Gogh, Rodin " Daumier, quel sculpteur ! ", jusqu'à Picasso.
Rarement artiste aussi discret, si peu causant, n'a produit autant d'oeuvres parlantes.
Bibliothèques, rues, avenues, statues, écoles, collèges, lycées, on ne compte plus ce qui porte le nom de Frédéric Mistral.
Disparu en mars 1914 dans son village natal de Maillane, Mireille lui assure l'immortalité.
D'abord et surtout poète, il est aussi l'animateur du Félibrige, prosateur, linguiste, dramaturge, créateur à Arles du Museon, épistolier et l'âme de la Provence.
Ses oeuvres ont magistralement incarné l'histoire, les traditions, les gens des mas, les usages, le langage. Sans quitter son village provençal, il en a si bien répandu l'esprit, qu'en 1904 il reçoit le Prix Nobel de Littérature.
Statufié de son vivant, illustre et consacré, il reste simple.
Un homme du terroir « que le soleil fait chanter ».
Jacques de Morgan est né près de Chambord à Huisseau-sur- Cosson. Directeur général du service des Antiquités en Egypte, il fut aussi défenseur de la cause arménienne.