L'instruction est un mystérieux exercice d'empathie, pratiqué par d'anciens maîtres nomades, consistant à s'imaginer à la place d'un animal conduit à l'abattoir.
Lorsque Isabelle Sorente décide de la suivre, elle n'imagine pas que cela la conduira à l'intérieur d'un élevage industriel, et à un questionnement bouleversant sur l'écriture et notre lien aux autres espèces. Cachées à la périphérie de nos villes humaines se trouvent d'autres villes, secrètes, automatisées, où des dizaines de milliers d'animaux sont enfermés. Que se passe-t-il quand nous croisons leur regard ? Dans un style envoûtant, l'autrice raconte une quête spirituelle moderne, reliant le destin des bêtes de somme au nôtre. Car humains ou animaux, tous sont emportés dans une course frénétique, happés par une logique fatale, à laquelle l'instruction oppose sa magie poétique, faisant de ce roman d'initiation fascinant une déclaration d'amour à la littérature.
« Récit d'initiation sombre et réflexif, L'instruction confrime Isabelle Sorente parmi les plus belles plumes aux prises avec les inquiétudes contemporaines. » Livres Hebdo « L'instruction est un texte d'une force inouï. » La Règle du jeu « Un texte envoûtant sur la conscience, qui nous invite à regarder notre monde droit dans les yeux. » Cheek Magazine « Isabelle Sorente nous pousse à réfléchir à la compassion, au soin, au destin, et nous entraine vers un éveil spirituel aux teintes écoféministes. » Lauren Bastide, Vogue « Nommant ce qui n'est pas nommé (...), montrant ce que personne ne veut voir, Isabelle Sorente permet à son lecteur d'appréhender ces lisières où se joue notre humanité. » JDD « Un livre d'une rare sensibilité, et l'un des plus prenants de la rentrée littéraire d'hiver » La Marseillaise
« Même si votre ancêtre n'a pas été brûlée, vous pouvez être sûr qu'elle a vécu dans la terreur. La sorcière vous regarde, cela n'a rien de surnaturel. C'est européen. » Isabelle Sorente est hantée par une image, celle d'une femme au crâne rasé, attendant sa condamnation. Qui est-elle ? De quoi s'est-elle rendue coupable ? Dans une enquête mêlant récit historique et intime, la romancière nous entraîne sur les traces des sorcières, ces milliers de femmes pourchassées et tuées, soupçonnées d'avoir conclu un pacte avec le diable. Loin d'appartenir au passé, la sorcière est semblable à un secret de famille : s'en approcher, c'est faire surgir des souvenirs enfouis.
180 jours, c'est le temps qui sépare la naissance d'un porc de sa mort à l'abattoir. Ce sont aussi les six mois qui font basculer la vie d'un homme.
Quand Martin Enders accepte de se rendre dans un élevage industriel pour les besoins de son travail universitaire, il n'imagine pas que le cours de sa vie va s'en trouver bouleversé. Par les secrets que lui révèle Camélia, le porcher. Et par les quinze mille bêtes enfermées dans les différents bâtiments. Fondé sur la propre enquête de l'auteur, dévoilant le quotidien surnaturel des animaux dans les systèmes de production industriels, 180 jours est l'histoire d'une amitié entre deux hommes que tout semblait séparer, mais aussi celle de leur rapport aux bêtes. Avec ce roman, Isabelle Sorente nous entraîne au bout des départementales, dans les couloirs inavouables de notre modernité, où montent les voix de ceux qui sont privés de parole.
«Cet homme, tué le jour de la fête des pères pendant que sa maîtresse était tabassée à coups de pieds, était le mari de Lucie Scalbert, mon amie d'enfance.» Mina, la narratrice, connaît Lucie Scalbert depuis l'enfance. Lucie a une beauté atypique, grandit dans l'ombre de sa mère et rêve de devenir comédienne. Quand les deux jeunes femmes se retrouvent des années plus tard, Lucie n'est plus que l'ombre d'elle-même. Elle est tombée sous l'emprise de VD. Mina va tenter de comprendre comment Lucie a pu en arriver là.
Avec La faille, Isabelle Sorente nous raconte la vie et la mort d'une perversion. Un thriller psychologique haletant, aux personnages bien campés et écrit dans une langue d'une rare subtilité.
« Il n'y a pas d'anciens Malgré-nous. C'est le premier secret. Ceux qui en sont le sont pour toujours. »Lorsque sa fille, Vina, est exclue du lycée pour avoir menacé un camarade, Elisabeth décide de se réfugier avec elle en Alsace chez son grand-oncle. Très vite, la jeune fille est fascinée par cet homme mystérieux, qui communique avec les oiseaux et semble lire les pensées. Ces dons, Thomas les a acquis pendant la guerre. Quand il lui a fallu survivre, enrôlé de force à dix-sept ans dans l'armée allemande, puis emprisonné au camp de Tambov. Entre l'adolescente qui n'aurait jamais dû naître et le vieil homme se tisse bientôt un lien bouleversant.Un grand roman envoûtant sur les Malgré-nous du passé et ceux du présent, pris au piège de combats qu'ils n'ont pas choisis, héritiers de la violence et d'un lien mystique à la nature.Sélection Prix du Roman Fnac 2021Prix Feuille d'Or de Nancy 2021« Admirable d'équilibre et de beauté. » Livres Hebdo« Un sommet de subtilité, à la langue maîtrisée, avec un fond historique qui est un personnage en soi. » L'Est Républicain « L'auteur gratte les apparences pour dénuder les failles et en décortiquer les mécanismes. » Sud Ouest « La femme et l'oiseau conjugue avec originalité nécessité de la mémoire et transmission familiale, traumatismes du passé et difficultés de la puberté. » Le Monde « Un roman magistral sur la transmission, l'héritage de la violence et la rédemption par la nature. » L'Amour des Livres
Quatre femmes travaillent ensemble dans leur bureau pour le Groupe.
Outre leur travail, elles évoquent entre elles le reste de leurs vies et se racontent les dernières nouvelles des maris, des enfants, de la salle de gym... Et dans ce quotidien qu'elles essaient de rendre conforme aux exigences de dynamisme du Groupe, elles étouffent... au point qu'il leur faut bien trouver un exutoire, un moyen de respirer, de jouir enfin... Et lorsque le chef de bureau, objet de tous les fantasmes ne suffit plus, il faut trouver autre chose.
Quoi ? Une réflexion maladroite de l'une d'entre elles, et c'est le début d'un nouveau jeu dont les règles cruelles se dessinent au fur et à mesure que la partie se joue.
Parfois, après la messe, il me faut marcher tant les chants me transportent. A grands pas, dans la forêt, m'abasourdir de mouvement. Parfois des heures entières, jusqu'à la nuit tombée. Un soir, à mon retour, ma mère est si inquiète qu'elle crie en me voyant. Toute la journée, elle a eu peur. J'ai cru que tu avais été enlevée par un ogre, dit-elle en me serrant trop fort et en pleurant, malgré sa colère.L'ogre était dans vos bras, mère, et vous ne le saviez pas.Histoire passionnée d'une aventure intérieure, à la fois journal, courtes nouvelles, pièce de théâtre, ce roman en trois dimensions pose la question du mal et de la jouissance : la question de l'appétit.Depuis l'enfance, Isabelle, l'héroïne, est possédée par l'appétit. Les livres, les mathématiques, le mouvement, la boulimie adolescente, le plaisir, les jeux dangereux, l'amour fou. De quoi nourrir une ogre de vie. Jusqu'au jour où elle découvre Gilles de Rais, la Barbe-Bleue, l'Ogre assassin. Si un ogre a pu aller aussi loin dans le mal, jusqu'où ira-t-elle ? Jusqu'où iront les ogres contemporains ?Jusqu'où irons-nous ?A trente ans, Isabelle Sorente nous donne à lire, avec ce troisième roman, une oeuvre envoûtante, inspirée et visionnaire.
Pour nous autres, enfants de L, l'amour est une aberration, un accident, nous ne savons même pas de quoi il s'agit. Je sais juste que rien de ce que l'on nous en dit n'est vrai, que rien de ce que l'on nous dit de notre corps ne nous parle de notre corps parce que tout parle d'L. Je sais juste que mes yeux sont incapables de voir.L'amour.Lucrèce, trente ans, s'enferme dans son appartement pour ne plus en sortir. Elle brûle ses livres, détruit sa télévision, laisse pourrir ses provisions ... Dans un dernier mail à Alexandre, l'homme qu'elle aime, elle dit le sens de sa fuite : le rejet d'un monde qui ne sait plus aimer ni jouir, et qui du coup s'adonne à L, la ligne de coke, la ligne minceur, la ligne de produits et se voit condamné à consommer le régime suivant, le téléphone suivant, le fantasme suivant ...Cette cavalcade inspirée dessine le portrait d'une génération obsédée par l'image pour mieux masquer le désarroi des corps et nous mène à la croisée de nos choix les plus intimes, de tous nos faux mouvements.Avec ce roman poignant et souvent drôle dans la contemplation de nos petits travers, Isabelle Sorente s'impose comme une voix qui n'a pas fini de nous étonner.Isabelle Sorente a trente ans. Polytechnicienne, elle écrit également pour le théâtre. L est son premier roman.
"Elle a commencé très tôt, l'impression de jouer la comédie. Ce n'est pas désagréable, de jouer la fille. Se préparer pour un rendez-vous, souligner l'oeil, mettre du rouge à lèvres, j'aime bien. A vingt ans, je disais facilement, je t'aime, si tu veux, moi aussi, et encore je t'aime. Ce n'était pas grave, les mots venaient tous seuls, moue étonnée, soupirs, j'avais l'impression que c'était ça que les femmes faisaient depuis des siècles, pour qu'on les désire. Une sorte de grand rôle classique, dans lequel vous vous glissez. La petite, par exemple, la fille, la femme-enfant, celle à qui l'homme indique son chemin dans la rue. Et puis vers trente ans, la comédie a commencé à devenir douloureuse, tout simplement, je n'y croyais plus. Perdue la foi, épuisé le rôle. Peut-être avais-je eu trop d'aventures, peut-être que la liberté use procement certains fantasmes, je n'avais pas d'explication, en tout cas, je voyais les fils, sourire, soupirer, minauder. Comédie. Cette fille que j'étais, je n'y croyais plus. Et je n'avais aucune idée de celle que j'étais en train de devenir.
Et lui, me désirerait-il encore ? Je regardais autour de moi, interrogeais mes amies. Chacune à sa manière traversait un changement. L'une appelait ça, désir d'enfant, l'autre bisexualité, et une autre, créativité. Tantôt c'était une bonne nouvelle, tantôt une malédiction. Mais ce qui reliait ces transformations les unes aux autres, ce qui reliait aussi les femmes entre elles, demeurait un tabou, un secret bien gardé. Un pouvoir, peut-être." I.S.
« Nous vivons sous l'emprise du calcul permanent. Du poids idéal en passant par le taux de fer dans le sang, le quotient intellectuel, la surface de l'appartement, la haute résolution de l'écran, l'extension de mémoire, le forfait 12h illimité le week-end, jusqu'aux milliards d'euros du réchauffement climatique, tout ce que nous touchons se transforme en chiffres. Qu'un nuage de cendres traverse le ciel d'Europe, voilà que des centaines de calculateurs sont lancés. Partout les algorithmes se mettent à tourner pour calculer le manque à gagner des compagnies aériennes. Que cette activité se justifie par une raison économique ne doit pas cacher l'autre vérité, celle qui sort du champ calculable : la transformation instantanée d'un nuage en série de chiffres. Nous transformons le corps en poids, l'intelligence en performance, le passé en code génétique et nos angoisses d'avenir en polices d'assurance et en calcul de risques.
Voilà ce qu'on appelle à tort le réalisme, la référence obligatoire à des valeurs numériques, sans lesquelles nos perceptions comme nos pensées paraissent invalides. La raison dépend d'un résultat, la raison est devenue dépendante. » Dans cet essai aussi inspiré que stimulant, Isabelle Sorente nous invite à retrouver le chemin de la raison, celui qui nous rapprocherait des autres et de notre humanité. Se mettre à la place d'autrui, éprouver la compassion, est notre seule arme.
Paris à la fin de l'été. Pierre, directeur d'un groupe industriel, accepte d'aider son ami Jean, écrivain célèbre en quête d'un nouveau personnage. Il doit rencontrer, au centre de détention pour mineurs, Malka, une adolescente des quartiers de Marseille. Auteur d'un acte aussi monstrueux qu'incompréhensible, la jeune fille s'est enfermée dans le silence.Ouvrir les crânes, décortiquer les pensées de ses proches est devenu pour Pierre une seconde nature, son plaisir, sadique et indispensable.Pourquoi choisit-elle de se confier à lui ? Pourquoi lui raconte-t-elle Marseille et la Méditerranée, la beauté fatale de Samira, la rage de ses frères, la malédiction du mauvais oeil ?Au fil des rendez-vous, chaque lundi de septembre, tous les personnages de cette aventure se dévoilent, se retrouvent face à leurs propres abîmes. Face au Sud qui vit en eux.Sensuel et poétique, ce roman envoûtant nous plonge dans le désespoir et le lyrisme des enfants de l'immigration, comme dans les jeux glacés des hommes de pouvoir. Au-delà des souffrances, la rencontre avec l'autre.Après L, son premier roman unanimement salué, Isabelle Sorente confirme qu'elle possède à trente ans un regard visionnaire, un sens du récit, une musique inimitable.
Ode à la féminité, le texte d'Isabelle Sorente est libérateur. Il démontre la puissance d'une rage émancipatrice qui, loin des colères stériles, affranchit la femme -mais aussi les hommes- du matérialisme étriqué d'un monde domestiqué. Elle invoque des siècles d'entraînement qui ont appris aux femmes à bondir par-dessus les frontières, à penser au-delà de la dualité. Une force qu'elles partagent avec l'étranger, le paria, « tous ceux qu'un choix ou le hasard écartent de leurs semblables ». Isabelle Sorente l'affirme haut et fort : « Ce qui fait les révolutions n'est pas le ressentiment, mais un mélange explosif de souffrance et de gratitude ». Les femmes ont appris le sens des distances, « les murs sont déjà tombés ! », un nouvel espace s'ouvre pour un féminisme actuel.
Que se passe-t-il lorsque les gens se mettent à hurler sans raison dans la rue, qu'un artiste projette sur les murs les courbes des émeutes mondiales, qu'un requin, enfermé dans un aquarium au milieu d'une agence de publicité, menace de briser sa prison ? Dans un monde performant, médiatique, où la peur règne de façon confuse, les horloges commencent subrepticement à se dérégler... Jérôme, passionné de mythologie, rêvait d'un destin et d'une existence intense. A vingt-quatre ans, par réalisme, il est en train d'y renoncer. Sa journée de travail achevée, il passe des nuits blanches à tenir son journal, où il écrit sur la panique. Il va jusqu'à l'invoquer. L'irruption de Mandés, un homme énigmatique et provoquant, va bouleverser son existence, mais aussi accélérer le dérèglement des événements... Dans un gigantesque embouteillage, les conducteurs se rendent compte qu'ils ont tous fait le même cauchemar. Un changement de composition de l'atmosphère est annoncé sur des milliers d'affiches... Et la panique advient. Dans un monde rationnel, aveugle à son auto-destruction, la panique règne, omniprésente, embusquée derrière les vies programmées. Celle-ci - nouvelle épreuve initiatique des temps dangereux - révèle les personnages, chacun devant affronter ses propres énigmes. Révélations sentimentales, sensuelles, psychanalytiques, pour toucher enfin, dans une ambiance d'apocalypse jubilatoire, à la créature mythologique qui sommeille en chacun d'entre nous.
La femme qui rit est un essai qui remet en question la littérature récente, surtout américaine, sur le genre.
Qu'est-ce qu'une femme, un homme ? La réponse de l'auteur n'est pas théorique, elle est éprouvée. Ce livre raconte une expérience de travestissement en tant que femme et écrivain, un déguisement de corps et de mots.
On ne peut jamais voir le réel, il apparaît toujours travesti. Vouloir déclarer la réalité, la pousser à la douane du binaire, du genre, de la race, n'est-ce pas commettre un crime contre l'incertitude, contre l'humain, contre la vie même ?
Comprendre ce qui nous ravage, et par quoi nous ravageons. Choisir dans l'actualité les thèmes qui dérangent, pousser l'analyse au-delà du feuilleton médiatique ou des critiques confortables, grâce à des philosophes, des chercheurs et des artistes, c'est la raison d'être de RAVAGES. Fichage biométrique, recul des acquis sur la protection judiciaire de la jeunesse... Une série d'analyses impitoyables et poétiques, férocement illustrées, se succèdent dans le premier numéro de cette revue,
dont le prochain paraîtra en octobre 2008.
Parmi les auteurs de ce numéro : Charles Berling (acteur), Wendy Delorme (écrivain), Cynthia Fleury (philosophe), Frédéric Joignot (journaliste et écrivain), Georges Marbeck (écrivain), Michela Marzano (philosophe), Louis Maurin (directeur de l'Observatoire des Inégalités), Ruwen Ogien (philosophe), Kiki Picasso (dessinateur), Christian Salmon (essayiste et analyste politique), Isabelle Sorente (écrivain), Catherine Vidal (neurobiologiste)...