Guillaume Lebrun
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Fantaisies guérillères
Guillaume Lebrun
- Christian Bourgois
- Litterature Francaise
- 18 Août 2022
- 9782267046649
Nous pensons tous connaître les grandes lignes de la geste de Jeanne d'Arc. Nous ignorons bien souvent qu'au début cellesci étaient au nombre de quinze petites Jehanne, rassemblées en secret sur ordre de la grande Yolande d'Aragon afin d'être formées, dans le but de révéler une prophétesse : au programme, entraînement à la décollation de Bourguignons, techniques pour éviter le bûcher, méthode Guillemette Latubée et cours sur les Vies parallèles des Femmes Illustres.
Car à l'aube du XVe siècle, l'Histoire du Royaume de France n'a plus aucun sens : Armagnacs, Bourguignons et Englishes se disputent le trône, chaque camp se considérant légitime. Celle qui se montrera la guérillère la plus forte et la plus vaillante devra libérer Orléans et sacrer Roi le Dauphin (du moins, voici le prétexte de cette quête exceptionnelle). C'est Jehanne la Douzième qui s'impose nettement. Or son profil n'a rien à voir avec ce que Yolande d'Aragon imaginait...
Porté par une langue vive aussi tranchante que le fil d'une épée, ce roman fougueux, original et drôle interroge la manière dont sont construits les grands récits et personnages historiques. Avec une grande inventivité, l'auteur mêle les registres de langues et les genres littéraires pour révéler la véritable épopée de grandes guérillères. -
Guillaume Lebrun doit son existence à une technique :
C'est un bébé éprouvette. Il se considère donc comme un prototype numéroté, un être humain à l'essai, qui doit intégrer les données qui lui sont soumises. Mais dès l'enfance, seules la violence et la folie familiale constituent son quotidien : son père est son bourreau. Alors qu'il tente de se reconstituer une identité, il est assailli par la voix des victimes, nombreuses, du même tortionnaire. Tous exigent que l'écrivain relaie leur histoire, quitte en perdre sa propre langue.
Récit fulgurant sur l'impossibilité de dire l'horreur, ce texte interroge la notion d'autofiction de manière inédite.
Guillaume Lebrun a 25 ans. Il a publié l'an dernier son premier livre, Quelque chose de l'ordre de l'espèce, dans la collection Extraction. Il sera en résidence à Montévidéo, sur invitation d'Hubert Colas, en 2012.
Pour tenir à distance la folie et la violence familiale, Guillaume se refugie dès l'enfance dans la mise en fiction des faits et événements qui constituent son quotidien. Ce processus a engendré son premier livre, Quelque chose de l'ordre de l'espèce, mettant en scène la figure dévastatrice d'un père en proie à une haine abyssale. Alors que l'auteur tente dans son second opus de se reconstruire une identité, il découvre, par la voix des autres, ceux qui ont connus ce père monstrueux, qu'il est loin d'être une victime singulière.
L'enfant dit « Guillaume Lebrun » est un prototype, issu d'une technique. Il s'est appliqué à développer toutes les clauses métaboliques de l'espèce, mais la conscience de sa fabrication vient se placer comme un filtre sur ses perceptions extérieures. Il se représente comme un être humain à l'essai. Il intègre malgré tout le système, tente de développer des sentiments, des convictions, un intérêt.
Mais le processus s'enraye, les êtres qui s'occupent de son éducation sont déclassés, et dérivent lentement vers une forme de folie qu'ils s'emploient à lui transmettre. Partagé entre sa froideur et la nécessité de faire face à la violence engendrée sous ses yeux, il décide de transmuter et de devenir autofictif. Mais à la suite d'une mise au jour de ses procédés, le prototype 876437 1-A s'aperçoit qu'il n'est plus une victime singulière. Les voix extérieures, 'les autres', viennent infiltrer le système qu'il a mis en place, pour raconter leur histoire qu'ils estiment aussi légitime que la sienne. Débordé par leurs attaques, il se laisse envahir tout à fait.
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Quelque chose de l'ordre de l'espèce
Guillaume Lebrun
- Joca Seria
- Extraction
- 3 Mars 2011
- 9782848091631
Autofiction mythomane, ou autofiction tout court, Quelque chose de l'ordre de l'espèce parle du père et de sa haine, de son héritage, de sa folie, de son meurtre et des survivants.
Un texte aussi saisissant que poétique.
Quelque chose de l'ordre de l'espèce met en scène une mère et un fils soumis à la paranoïa antisémite et raciste d'un père tout puissant. Chacun a recours à des moyens inadéquats pour tenter de garder contact avec le réel.
Mais nourris par la haine, construits autour d'elle, ils ne peuvent s'en défaire complètement. Ils en ont besoin pour exister, c'est à travers elle que s'est fondée leur identité.
Tout part du meurtre de Samuel Rosenfeld, événement traumatique, concrétisation de la fureur du père. Samuel Rosenfeld, cadavre initial que chaque personnage va gérer comme il peut. Le lien qu'ils créent avec Simon, fils de la victime, représente encore leur attachement au père, puisque Simon lui-même ne s'est réalisé qu'à travers cet événement traumatique.
À travers trois parties qui jouent magistralement sur le rythme et les registres de langue, Guillaume Lebrun signe ici un premier ouvrage à tous points de vue remarquable.
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Au début du IIIe siècle, le court règne d'Héliogabale sur l'Empire romain est fait de rage et de fureur. L'identité sexuelle d'Héliogabale et la passion amoureuse qu'il nourrit pour la grande Vestale et un ancien esclave grec ont marqué les historiens et nous interrogent encore aujourd'hui.
À la mort de Caracalla, les complots fomentés par sa famille portent le jeune Héliogabale à la tête de l'Empire romain. Il quitte sa Syrie natale pour implanter à Rome le culte de Baal et fait scandale en déléguant la plupart de son pouvoir politique à sa mère et à sa grand-mère, permettant ainsi aux femmes d'entrer au Sénat. En épousant la grande Vestale Aquilia, qui avait fait voeu de chasteté et devait consacrer trente années de sa vie à la Déesse Vesta, il continue à transgresser toutes les règles. Quand il tombe follement amoureux de l'ancien esclave grec affranchi Hiéroclès, une nouvelle forme de triumvirat s'installe au Palais. Bientôt, Héliogabale demandera à ses sujets de l'appeler Impératrice plutôt qu'Empereur, et jusqu'à sa mort violente tentera d'instaurer une liberté totale.
Ravagés de splendeur percute le lecteur par l'évocation puissante de la transgression sous toutes ses formes. Héliogabale, sous la plume de Guillaume Lebrun, devient une figure de la transidentité, un être habité par un violent désir et dynamitant tous les codes de la société. Le Bas-Empire qu'il dépeint ressemble par bien des aspects à notre monde contemporain, et le personnage historique hors du commun que fut Héliogabale, incarne ainsi l'interrogation sur le genre, la question du féminin et du masculin et celle de la décadence et de l'utilisation du pouvoir. -
Prépabrevet cours & entraînement : histoire-géographie-éducation civique ; 3ème
Guillaume Joubert, Vanessa Lebrun
- Hatier
- Prepabrevet Cours & Entrainement
- 18 Juillet 2012
- 9782218962431
Cet ouvrage d'histoire-géographie et d'éducation civique de niveau troisième (3e) constitue un outil de travail particulièrement complet et efficace, en conformité avec les dernières instructions officielles.
- Sur chaque thème du programme, vous trouverez ainsi :
- un cours structuré et illustré.
- des fiches de méthode.
- des quiz et des exercices progressifs.
- un sujet de type brevet.
- les corrigés détaillés.
Enrichies de nombreux commentaires et conseils, toutes ces ressources vous permettent d'aborder en confiance vos contrôles durant l'année et de vous préparer à l'épreuve du brevet et -au-delà - à vos années lycée.
- Avec ce Prépabrevet, vous pouvez également bénéficier, pendant un an, d'un accès gratuit à toutes les ressources du site http://www.annabac.com en histoire-géographie et en éducation civique 3e : fiches de cours, quiz audio, tests interactifs, sujets d'annales corrigés.
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Après Brooklyn. Lisbonne ou encore Paris, la collection This is not a map fait escale à Saint-Malo. Dïntra-Muros aux Rochers Sculptés, en passant par la pointe de la Varde et la cité d'Aleth, les photographes Gaëlle Magder. bretonne d'adoption, et Guillaume Lebrun, malouin d'origine, ont su poser un regard neuf sur ces lieux déjà tant photographiés.
Réalisées lors de plusieurs séjours, les 33 photographies présentées ici dressent un portrait intime et émouvant de ce territoire qui les inspire tant.
Un texte de l'écrivaine Hélène Gestem, qui entretient un lien fort avec Saint-Malo et la photographie, accompagne leurs images.
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« Nous dansons sur la poussière des morts » Chateaubriand. Cette phrase résonne en moi depuis longtemps. Je suis né au bord de la mer, à Saint- Malo mais c'est la Méditerranée et ses abords que j'ai voulu explorer à l'âge d'homme, comme si j'avais la conscience d'appartenir à un territoire bien plus grand. Mon voyage a commencé en 2003 et m'a amené jusqu'en Turquie. Accompagné par René Daligault, mon frère de voyage et ami écrivain, nous avons cheminé sur les traces de Chateaubriand et c'est à Istanbul que nous avons posé nos valises. C'est là qu'est né Melos comme si nous entendions battre le coeur de l'Europe. Ici, de l'autre coté des Balkans, j'ai commencé à photographier, en noir & blanc et en couleur, à la fois le présent et les traces du passé. Notre route nous a ensuite emmené vers l'ouest, à Plovdiv en Bulgarie et à Thessalonique, en Grèce. Je me suis découvert photographe du réel avec le désir d'y convoquer la poésie et de jouer avec la fiction. C'est avec cette alchimie que j'ai commencé à photographier de jeunes personnes qui incarnent un éphémère présent en les mettant en regard avec les traces d'un passé qui les constituent. J'aime les ruines, les endroits abandonnés et la mélancolie qui s'en dégage. Pour moi la nostalgie n'est pas un sentiment triste. C'est au contraire le bruit du temps, celui que je n'ai pas connu, celui que j'entends aujourd'hui et celui que j'entendrai peut-être demain."